Injustices industrielles

Comme tous les ans, les familles se retrouvent pour célébrer le début du printemps. Ici à Bishan, c'est le retour de beaucoup de jeunes gens partis dans les grandes villes de la cote pour exercer un travail qualifié. C'est ainsi qu'on rencontre des amis de Yaling venant de Guangzhou ou de Shanghai. Deux de ses amis travaillent comme moi dans les semi-conducteurs. Un d'eux m'explique comment sa petite startup spécialisée dans le design RF est performante même en ces temps de crise. Il m'explique en particulier comment son entreprise utilise des versions pirates des logiciels de CAO de Cadence, le numéro un mondial du secteur.

Au même moment, j'apprends la mise sous liquidation judiciaire du fabricant allemand de mémoire, Qimonda, qui eux en Chine ou ailleurs paient toutes leurs licences et respectent toutes les réglementations. Je ne vous explique pas on écoeurement de voir disparaitre dans l'indifférence générale ce grand acteur européen des semi-conducteurs. C'est tout un savoir faire technologique qui va disparaitre.

Le parallèle que je fais entre ces deux événements est le suivant:
Je suis loin d'être un protecteur acharné des industries obsolètes ni même du rattrapage des erreurs de management, mais dans ce cas bien précis, il s'agit d'une entreprise affaibli par une compétition internationale inégale, avec de forts soutiens des gouvernements coréens et taïwanais a leurs entreprises.

Bien sur eux, on mieux compris l'intérêt stratégique de ces industries. Mais je vois surtout une Europe incapable de faire respecter les règles antidumping, de commerce international, ou de propriété intellectuelle, et qui finalement laisse se détruire nos industries du futur.