Bi Shan, petite ville au coeur de la Chine

Il y a seulement une vingtaine d'année, Bi Shan n'était qu'un gros village de la province du Sichuan. La carte de Chine a depuis changé: la ville de Chongqing s'est depuis séparée du Sichuan pour créer sa propre province ou est située Bi Shan.

Autrefois construit de grandes maisons blanches aux toits de tuiles noires, la ville a été peu à peu reconstruite dans le style uniforme que l'on retrouve dans toutes les autres villes chinoises: bâtiments de 4 ou 5 étages recouverts de carrelage blanc noirci par la poussière. Ces grandes barres d'immeubles accueillent  la population qui a explosé sous ère communiste entre familles nombreuses et paysans à la recherche d'une vie meilleure. Car Bi Shan s'est fait une spécialité: la fabrication de chaussure.

Les grands immeubles dont je parlais abritent systématiquement de petits ateliers au rez de chaussée. Ici la moitié de la ville fabrique des chaussures, l'autre moitié les vend. De 8h du matin à 10h du soir, on entend le cliquetis des marteaux, et le son strident des scies qui découpent les différents matériaux. Une odeur de peinture et de colle plane en permanence sur la ville. Yaling appelle ça des chaussures à 10 rmb. J'aimerais connaître les chiffres exacts de la production. Chaque atelier de 8 à 12 personnes en produit certainement des centaines par jour.

En dehors de la ville à cinq minutes de marche, on entre dans un autre monde. Celui rural qui n'a jamais cessé d'exister chez les habitants de Bi Shan. On peut enfin voir ces maisons blanches avec leurs toits de tuiles noires. Les paysans labourent les rizières en terrasse avec leur buffle. On empreinte un chemin pave, c'est l'ancienne route qui mène à Chongqing à travers la montagne. En rentrant à Bi Shan, on passe devant l'usine de ciment. Quel dur retour à la réalité de la Chine moderne.