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Très très très à l'est ... j'ai pris des photos
3 octobre 2007

Chasses aux meubles anciens

Cela ressemble une véritable chasse au trésor quand Yaling se met à chercher des meubles anciens. Car le lit ancien que nous avons chez nous et celui chez ses parents ne suffisent pas. Il nous faut encore chercher d’autres lits pour selon ses mots : « sauver le patrimoine chinois ». La tache s'avère impossible sachant que chacune des maisons de la région renferme un lit à baldaquin. Mais Yaling a raison sur un point : tout va disparaitre.

Car ici on remplace les maisons traditionnelles par des immeubles modernes, et puis un jour ce sera au tour des meubles anciens d’être remplaces par de vulgaires meubles modernes. Je trouve ca dommage, mais je ne peux reprocher à personne de vouloir quitter ces maisons poussiéreuses pour venir s’entasser dans ces tours de vingt étages. Car en plus de quitter la poussière, les jeunes générations fuient le travail difficile de la campagne pour venir chercher une vie meilleure dans ces villes nouvelles. Le changement s’est effectué très récemment. Il y a vingt ans, l’ouest de Chongqing n’était qu’une campagne traditionnelle avec de nombreux petites villages, mais très densément peuplée. Maintenant cette région est traversée par l’autoroute qui relie Chongqing à Chengdu. Il a bien fallu offrir un toit à cette large population et une meilleure qualité de vie. Du coup des villes nouvelles sont crées le long de l’autoroute, avec leurs zones d’activité économique, elles vont attirer les nouvelles forces vives de la région. Dans les campagnes, la vie continue, mais les villages sont tapissés de publicités pour l’enfant unique. A en juger le nombre de jeunes, la politique n’a pas été suivie très assidument. Mais je me dis qu’un jour à l'extrême, les campagnes se retrouveront totalement vidées de leur main d’oeuvre agricole.

Mais revenons à notre recherche de meubles anciens. Conduits par un ami de la famille qui a une voiture, on va de village en village par de petits chemins poussiéreux. On rentre dans des maisons poussiéreuses pour voir des lits tout aussi poussiéreux. Mais sous ces tonnes de poussières, on trouve parfois des trésors centenaires. Ces lits massifs constituent pour la plupart de ces paysans, leur principale richesse qui les accompagne toute leur vie. Ces lits à baldaquin sont en plus ou moins bon état. Dans beaucoup de cas, ils représentent une véritable pièce dans ces grandes maisons poussiéreuses. Dans une maison, on nous amène à l’arrière pour nous montrer les restes d’une maison détruite dans les inondations de juillet. Les paysans commencent à fouiller dans un immense tas de bois pour en sortir des pans de lit sculptés. Dans une autre maison, on nous montre un lit splendide, avec des laques et des faïences incrustées. Il s’agit d’un lit de maitre, une véritable oeuvre d’art. Il a été donné à cette famille très pauvre au début de l’époque communiste. C’est une pièce unique, mais ses 3.5 mètre de haut sont difficiles à caser dans un appartement moderne.

Au cours de la balade dans la campagne, on s'arrête dans une église catholique. Elle a été fonde par un missionnaire français. Le bâtiment et le clocher sont superbes, en excellent état, et visiblement très grands par rapport au nombre de catholiques dans la région. Mais l'endroit attire beaucoup de curieux. La petite histoire dit que l'église n'aurait pas été bombardée par les japonais grâce à un accord avec les autorités françaises, alors que Chongqing et les environs, ou c'étaient refugiés le gouvernement chinois de l'époque, ont littéralement été rasés par les bombardements japonais.

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